jeudi 26 mai 2016

Quand la nuit devient jour ; Sophie Jomain.

Hello les poussins !
 .

Sophie Jomain, je l'ai découvert grâce Aux étoiles de Noss Head il y a seulement quelques mois. J'ai le premier tome dans ma PAL depuis un moment mais je n'ai pas franchi le pas - pas encore. Par contre, avant que Quand la nuit devient jour sorte, j'étais déjà intriguée et intéressée par ce livre. Il me plaisait alors que je ne connais rien de lui.


Pour faire court, nous allons suivre Camille, une jeune femme de vingt-neuf qui est en dépression depuis tellement de temps qu'on se demande si elle a connu le bonheur un jour. Et, à force de cherche un remède au bonheur, elle finit par se dire que le mieux pour elle serait l'euthanasie - un droit qu'on finit par lui accorder. Dans six mois, elle cessera d'exister.


Après avoir lu Avant toi, ce n'était sûrement pas le meilleur livre à lire et pourtant... Enorme coup de cœur ! Tellement énorme que je crois que le livre se place sur la deuxième marche du podium. J'ai tout aimé de ce livre, même ses imperfections.

J'ai aimé ce chapitre introductif qui retrace la vie de Camille. On y découvre une enfant attachante, une ado tourmentée, une femme perdue, une femme qui n'a plus d'issue à sa peine. Je ne me suis jamais aussi vite attaché à une héroïne. En l'espace de quelques pages, j'étais sous le charme. Sa vie a été semée d'embuches et malgré tout cela, elle reste forte et consciente de ce qui lui arrive. J'ai tellement souffert avec Camille... Et versé tant de larmes. A cause de sa situation mais surtout, à cause de tous ces moments de bonheur que la dépression lui vole. Et lui volera toujours car dans son cas, c'est chronique.


Et ce n'est pas faute d'avoir essayé de se faire soigner ! Camille a tout essayé. A tous âges, à tous les niveaux. Mais Camille est malheureuse et le sera pour toujours. Son mal-être est incurable et des médecins s'accordent à le dire en lui donnant le droit au suicide assisté. L'histoire se passe principalement en Belgique, d'où la légalisation de ce droit. Et on suit ensuite Camille dans un institut qu'elle a décidé de rejoindre afin d'être "en paix avec elle-même" avant l'instant fatidique.

Je reviens deux minutes sur le sujet, tout de même. Au début, j'ai été vraiment intriguée par ce droit à l'euthanasie. Je ne vais pas lancer le débat du "pour" ou "contre" mais je vous partage quand même mon opinion pour que vous compreniez ce que je raconte. Je suis complètement pour, d'autant plus que cela est très encadré. Je ne comprends pas où est la "dignité" quand on force quelqu'un à souffrir pour à tout prix ne pas le tuer. Et le coma ne règle pas tout - tout comme la morphine.


Aussi, je reconnais que pour en bénéficier, il faut être "sain d'esprit" ou en tout cas, une équipe de médecins estiment que vous êtes en pleine possession de vos moyens, que vous avez conscience de ce que cela implique. Seulement, dans le cadre de la dépression, j'étais gênée car justement, c'est la maladie qui pousse Camille a faire valoir ce droit. Mais lorsque la maladie devient chronique, qu'est-ce que cela veut dire ? Et la notion de "bonne santé" implique aussi l'état de santé mental donc... Voilà, ce droit à l'euthanasie suscite beaucoup de débats en général mais alors dans ce cas-là, j'étais encore plus larguée... Mais cela n'a gâché en rien ma lecture !

Je vais rester vague sur cette lecture car je ne voudrais vraiment pas vous spoiler mais j'ai été sincèrement bouleversée par tout ce que m'a apporté cette histoire. Pour que je dise que Quand la nuit devient jour est mon second livre préféré, ce n'est pas sans raison ! J'ai cru à une autobiographie tellement j'étais plongée dans ce récit et cette fin... Disons qu'il y en a deux. L'une, très ouverte, sadique au possible, qui me tue autant qu'elle me satisfait. Et il y a l'autre. La seconde fin. La vraie fin. Parce que l'histoire se termine par une lettre et cette lettre m'a fait changer ma façon de voir cette fin et à l'apprécier d'avantage. C'était beau. Et grandiose. Un final que j'aime sincèrement - de tout mon cœur.


Comme vous avez pu le comprendre, je vous conseille vivement ce livre. Ayez le cœur bien accroché cependant et savourez chacun des mots de Sophie Jomain car ce livre est court. Trop. Et on n'en ressort pas indemne.